Premier texte
Un peu triste, mais j'espère que vous aimerez.
Il est déjà tard, dehors il n'existe plus que les étoiles. Les enfants dorment, les adultes somnolent, et moi qui suis réveillé, qui suis-je ? Assis sur le rebord de ma fenêtre je guette les chats plus bas dans la rue. Ils fêlent, s'attaquent et disparraissent comme des ombres. J'ai toujours aimé les chats.
C'est triste quand tout est silencieux comme ça, les félins eux aussi ne sont plus nombreux.
Il y a bien la lumière des lampadaires qui brille, mais j'ai l'impression que tout est terne ou sombre, je ne peux rien y faire, c'est juste ainsi.
Je pense que je ne suis pas un enfant. Certes je joue, je ris, mais il me manque des choses qu'eux ont. L'imagination ? Le plaisir ? La joie de vivre ? Pourtant je n'ai pas été moins gâté qu'eux. Peut-être juste que je n'ai pas besoin d'être un enfant. Certaines personnes diraient que c'est triste, ou bête, ou je ne sais encore... Qu'ils disent, si ça leur plait. Je n'ai pas besoin d'être un enfant, ça fait bien longtemps que je ne le suis plus.
Je n'ai pas non plus besoin de pleurer ou de sourire. À quoi ça me servirait ? Fâce aux chats, à mon rebord de fenêtre ou à moi-même, c'est inutile.
Les étoiles n'ont pas d'émotions, elles sont froides, elles ne bougent pas. J'aimerais être une étoile. Pouvoir tout regarder de haut sans que rien ne m'atteigne. Les mots m'atteignent, que les gens disent, qu'ils critiquent, qu'ils parlent, tout ça m'ébranle même si je n'en ai pas l'air. Mes parents disent que je suis indifférent à tout, ils en profitent pour lâcher des sarcasmes à mon encontre. Et je ne dis rien. Je ne peux rien dire. Pourquoi ? Parce que parler à des gens encore moins compréhensifs qu'un rebord de balcon est aussi inutile que pleurer.
Je n'aime pas les gens. Dans cette "vraie" vie. Ils parlent, critiquent, pleurent, crient, rient, jouent, sourient, vivent, et détruisent. Je ne suis pas comme ça. Je préfère ne rien faire. Ce n'est pas en se débattant qu'on se libérera. Les gens détruisent tout jusqu'à se détruire eux-mêmes. En ne faisant rien je ne détruis pas. C'est ça ma différence.